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  • par Alec Stephani

Le bon vélo

photo : Alec Stephani

Parlons design : LE BON VÉLO

Utopie ou fantasme absolu, mais un de mes buts quand je désignais des vélos, sinon le principal, était de créer LE BON VÉLO. Nous vivons dans un monde où chaque objet a une fonction, une classification, une désignation. Et le monde du cyclisme n'y échappe pas, vraiment pas. Il y a autant de sortes de vélos que de sortes de cycliste. Vélo de route, de compétition, de tourisme, de ville, de plage, hybride confort, hybride performance, vélo de montagne, de cyclocross, de cyclosport, de "freeride", de "dirt jump", de "all-moutain", de "down hill", de piste, de triathlon, de "cross-country", etc. La liste ne semble pas en finir. Mais quel est le vélo qui s'adresse au quidam, à la personne qui n'a aucune connaissance du sujet, celui-là même qui se dit un jour : J'ai besoin d'un bon vélo. Point. Dans un magasin de vélo, le vendeur, s'il est consciencieux, servira au quidam un véritable questionnaire afin de déterminer exactement quel type de vélo cette personne à besoin. Mais voilà, cette dernière ne cherchait qu'un bon vélo. BON était le seul qualificatif qui correspondait à son besoin. C'était avant tout d'un VÉLO qu'il s'agissait. Certes un vélo ne peut pas tout faire, bien sûr. L'hybride fût alors inventé afin de répondre à un certain besoin. Mais l'hybride, de mon point de vue, est une aberration. Mi-vélo de montage, mi-vélo de route, il n'est bon ni pour l'un ni pour l'autre. En générale utilisé en ville, il est "overdesign", donc trop lourd, flanqué souvent de gros pneus, voire même à crampon. On ne peut définitivement pas parler ici de BON vélo. Qu'est-ce alors qu'un BON VÉLO? En vérité, je ne le sais pas encore. Ce que je crois est que ce dernier doit avoir des qualités fonctionnelles et émotionnelles.

Les qualités fonctionnelles peuvent être contrôlées. Le choix de bons composants, de bons matériaux est une première étape. Bien sûr, la contrainte budgétaire est tout un défi. il doit être abordable. Mais pas trop! Pas trop? Oui, pour ne pas être de qualité inférieure, mais aussi parce que dans notre monde matérialiste, tout est affaire de perception. Si un objet est trop bon marché, il aura une valeur amoindrie et donc on ne le respectera pas à sa juste valeur. Et l'entretien d'un vélo est un gage de sa durée de vie et par le fait même de sa durée d'utilisation. De toutes façons, si on arrivait à un prix extrêmement bas, cela voudrait dire qu'effectivement nous avons choisi des composants de piètre qualité. Qualités émotionnelles? Oui car si on est séduit par la machine, on aura alors beaucoup plus facilement l'envie de l'utiliser et, encore fois de l'entretenir comme il le faut. Bref, un bon vélo doit être avant tout une rencontre avec un objet qui nous fait ressentir des émotions, ressentir ce fameux sentiment de liberté et d'autonomie. Un bon vélo c'est simplement celui qui nous correspond. Alors la question ne devrait-elle pas être : qui est-on sur un vélo? Bon ok, c'est presque le début d'un tout autre débat. Mais pas tellement si "autre" que cela finalement.

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